Que faire à Cuzco en attendant son trek ?


Comme beaucoup, nous sommes venus à Cuzco comme point de départ pour le Machu Picchu. Les journées sur place devaient être un espèce de sas entre deux, un pallier d’acclimatation en attendant mieux … Et en fait, énorme surprise, Cuzco ce n’est pas que ça ! La ville est hyper agréable et regorge de choses à faire. Déjà il faut rester à Cuzco quelques jours histoire de ne pas démarrer un trek n’importe comment mais surtout la ville en vaut vraiment le coup. C’est une ville dense, plus de 400000 habitants où se côtoient des jeunes hypers sportifs, d’autres venus pour faire la fête, et certains, les plus téméraires, venus pour faire les deux !

Cuzco est une vraie ville et pas juste un départ de rando, je ne sais pas pourquoi j’avais un peu cette image en tête. Vous trouverez tout ce qu’il vous faut sur place.

Alors, combien de temps à Cuzco ?

Si j’avais un temps de vacances illimité je dirais qu’il faut bien compter une dizaine de jours pour Cuzco et sa région, la ville est vraiment agréable et elle est le point de départ de très nombreuses balades.

Combien de jours avant le trek ?

Je dirais au mois 2-3 jours à condition d’avoir fait Arequipa avant ou d’autres villes d’Amérique du Sud en altitude. Sinon, vous allez en chier grave. J’ai fait un article sur le mal des montagnes, ici, qui explique bien que nous ne sommes pas tous égaux face à ce mal mais 2-3 jours est le délai raisonnable que la majorité des guides donnent.
Enfait l’arrivée à Cusco est déjà une épreuve. Je me souviens qu’avec mon ami Lilian, on est arrivé par un bus de nuit. On a marché jusqu’à notre hôtel avec nos deux sacs chacun. Il y a environ 2.5 km et ça montait. J’étais pas au top de ma forme. Lilian a fini la route avec 3 sacs surtout que plus l’on approchait, plus c’était raide. Le sport à 3500 mètres d’altitude c’est une petite folie.

Pourquoi ces 2-3 jours sont importants ? On se sent comment en arrivant à Cuzco ?

On avait choisi de loger au quartier San Blas, qui est à mon sens le plus joli mais vraiment en altitude. Tout est pentu. On ne comprend même pas comment il est possible de circuler. Les voitures que l’on a vu doivent se poser la même question. On monte des escaliers sans fin pour aller voir des points de vue plus impressionnants les uns que les autres. C’est vraiment cette image de l’Amérique du sud qu’on avait en tête. Difficile à décrire mais quand on le voit. Oui c’est ça. Un mélange d’architecture spontanée et même parfois informelle entourent une ville coloniale organisée et méthodiquement pensée pour faire briller la couronne d’Espagne. Un espace traditionnel mélangé à la modernité et à l’uniformité du monde… j’aurais pu reconnaître le continent au premier coup d’œil sans jamais être venue de ce côté du globe. Au bout de quelques dizaines de minutes, moi qui suis pourtant sportive, je me sentais dépérir, je me souviens m’être dit qu’il fallait que je rentabilise la journée avant d’aller mourir dans mon lit. On s’est enchaîné la place des armes, une pierre aux 12 angles qui est classé patrimoine mondial de l’UNESCO (j’ai pas compris pourquoi) et la statue du Christ blanc. Cela fait, on s’était dit qu’on en avait assez fait. Je sentais mon cœur monter, j’avais regardé ma montre : 168 bpm. Ah oui… Lilian soufflait lui aussi comme un veau derrière moi. Ça me rassurait, il souffrait aussi même si c’est sans commune mesure avec moi. J’ai passé au moins deux trois heures dans mon lit après ça. Vraiment, Cuzco le premier jour, c’est dur!

Donc oui, deux trois jours ça parait bien, après nous on a du changer le planning en urgence donc on a eu que cette journée la pour se poser et je pense que ce n’était pas bien malin. Mais bon, les aléas du direct … Et puis, pour certains c’est beaucoup plus facile à 3500 mètres. Je me souviens que quand on est parti au Salkantay et qu’on a répondu au guide qu’on était arrivé à Cuzco la veille il a juste répondu  » Ah … »

En vrai ça dépend ce que tu fais après :

Point non négligeable ça dépend aussi ce que tu fais après :

  • Si Cuzco est ton point haut et qu’après tu ne fais que redescendre en allant par exemple au Machu Picchu c’est forcement moins important de t’acclimater
  • Si tu comptes monter encore ensuite, Salkantay par exemple ou la Rainbow mountain, il te faut des palliers
  • Pareil, si tu arrives du Chili ou d’Argentine… Bon Cuzco ça va passer crème

Et qu’est-ce qu’on fait de ces jours la alors ?

Se perdre dans les ruelles de Cusco est un vrai bonheur. Chaque mur, chaque pierre, chaque façade semble te raconter une histoire. On sent la superposition des époques : les fondations incas solides et millimétrées, surmontées de maisons coloniales espagnoles colorées. On passe de ruelles ombragées à de petites places pleines de fleurs, de vieilles dames en jupe longue et chapeau melon, qui tricotent ou vendent des empanadas maison.

La Plaza de Armas est le point névralgique. Le matin, elle est baignée de lumière, avec les montagnes en toile de fond, les bancs en fer forgé, les fontaines, et la cathédrale majestueuse. On peut y rester une heure, juste à regarder la vie passer : des enfants en uniforme, des vendeurs ambulants de gaufres chaudes, des touristes à la recherche du meilleur angle photo.

En montant un peu, tu découvres le quartier de San Blas. C’est le quartier bohème par excellence : ateliers d’artistes, cafés à jus pressés, ruelles fleuries, petites places avec guitaristes et chiens endormis. Le genre d’endroit où on oublie le temps, où on lit un bouquin en terrasse, où on papote avec un artisan qui tisse des ponchos.

On est allé aussi à l’observatoire de Cusco observer les étoiles, l’endroit est assez rudimentaire et on t’explique surtout l’histoire des Andins et de leur rapport à la cosmologie. Le temps d’observation au télescope est très court mais c’est quand même agréable de pouvoir observer le ciel de l’hémisphère sud si comme moi à ce moment la, tu ne la jamais fait !

Cusco est aussi une destination gastronomique. Avant de partir en trek, il faut se nourrir, et ici, on sait faire.

Petit-déjeuner à base de pain andin, beurre maison, confiture de papaye et café corsé. Déjeuner chez Green Point pour une cuisine vegan locale et savoureuse, ou un ceviche à tomber dans une cantine cachée dans une cour. Ca reste un point de départ pour des balades sportives donc il y a des la nourriture assez saine partout. On a pas oser gouter leur spécialité, le fameux cuy (cochon d’Inde, oui, c’est une expérience).

Et les marchés ! Le mercado San Pedro est une merveille : fruits multicolores, jus de lucuma, épices, sandwichs au porc, tissus, remèdes de grand-mère et chocolat noir pur à fondre dans les poches.

On ne la pas fait mais en amont il est possible de respirer, randonner léger

Si l’on a quelques jours avant son trek, on peut déjà s’échauffer les mollets avec des randos douces autour de la ville.

  • Sacsayhuamán, à seulement 30 minutes à pied du centre, offre une vue incroyable sur toute la vallée. Ses pierres cyclopéennes défient l’imagination. Comment ont-ils fait pour les assembler aussi précisément, sans ciment, il y a des siècles ?
  • Plus loin, Tambomachay et Puka Pukara, petits sites charmants dans un décor de colline verdoyante.
  • On peut aussi descendre dans la vallée sacrée : un saut à Pisac, pour son marché et sa forteresse perchée, ou à Ollantaytambo, pour goûter à l’ambiance pré-trek.

Et en retour de trek alors ?

En retour de trek, tu as le droit d’être moins raisonnable naturellement, la vie nocturne est plutôt agréable, comme dit plus haut c’est une grande ville très touristique. Sortis des restos végans et des boutiques d’équipements sportifs, il y a aussi des bars, des boites et c’est une ville qui bouge bien. A faire si l’on veut mais APRES le trek !

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