Que faire à Koh Lanta en 3 jours ?

L’île de Koh Lanta en quelques mots

Pas Koh Lanta l’émission. Ici, personne ne t’oblige à manger des cafards ni à faire du feu avec une noix de coco et un silex. D’ailleurs j’étais dégoutée en apprenant que le jeu télévisé ici n’est pas tourné ici mais sur d’autres îles à quelques dizaines de kilomètres.
La c’est juste toi, des plages, quelques scooters, et un niveau d’énergie d’apprenti panda roux. Parce que oui, on était crevés.

Après des jours à crapahuter dans les temples d’Ayutthaya, à suer à Bangkok, et à survivre à un ferry depuis Kophiphi qui n’avait manifestement pas prévu d’arrêter de tanguer, Koh Lanta était notre havre de paix. Deux- trois jours pour souffler, explorer mollement, et profiter de cette ambiance unique, entre jungle douce et coucher de soleil pastel.

Une idée de 3 jours à Koh Lanta basé sur notre trois jours sur place

Jour 1 : Comprendre la forme de l’île (et où se poser)

Avant tout, Koh Lanta n’est pas une île type mini-atoll perdu. C’est une grande île allongée du nord au sud, avec une route principale qui la traverse comme une arête dorsale. L’énorme majorité des gens (nous inclus) s’installe côté ouest, là où sont les plages et les bungalows. Nous, on était à My Home Lantawadee Resort , ce qui était top mais avec du recul on aurait pu aller encore plus au sud de l’île . Etre proche du port n’est pas utile. On y va de toute façon pour buller à la plage donc le port n’est utile que pour arriver et repartir.

Première mission : choper un scooter (250-300 bahts/jour). Ici, même les gens qui n’en ont jamais conduit finissent par tenter l’expérience. Et honnêtement, c’est faisable. Peu de circulation, routes en bon état, et des paysages à tomber.

On a roulé sans but, on s’est arrêté dans une cabane sur la plage pour un jus de pastèque, et on a fini la journée les pieds dans le sable, à regarder le soleil se coucher derrière les rochers.

Comparé à Phuket ou Koh Phi Phi ? C’est un autre monde. Moins de touristes en mode Spring Break, plus de couples, de familles, de backpackers tranquilles. Pas de boîte de nuit à la Patong, pas de musique à fond. Juste le bruit des vagues, des chiens qui dorment dans les bars et des mojitos bien dosés.

Jour 2 : Grotte, singes et photo clichée

Bon, on s’était promis de faire un petit effort. Direction le sud de l’île pour la fameuse grotte de Khao Mai Kaew. On est tombés sur un parking avec un panneau « CAVE HERE » écrit au marqueur, donc confiance totale. En vrai, on te file un guide (150 bahts/pers), une lampe frontale et c’est parti pour une rando souterraine digne de Tomb Raider.

On est censé prendre un guide. On paie donc. On est dans la forêt. Les gens qui vivent ici habitent dans la forêt. Ils y vivent clairement. Pas comme nous dans le pseudo village Karen dans le Nord. Un vieux monsieur s’approche de nous. Il a un kit d’audition à l’oreille droite. Il est bronzé, les yeux bridés, un large sourire qu’il n’invente pas. Il ne me paraît pas bluffer. Loin d’être dans une tenue vraiment adaptée à la spéléologie, il est venu habillé d’une chemise à manches courtes d’un blanc cassé ou anciennement blanc, d’un pantalon à velours côtelé marron et de remarquable mules en plastique. L’inverse d’Indiana Jones. On commence par une petite randonnée, où notre septuagénaire de guide se roule une petite cigarette roulée d’un papier que je n’avais jamais vu avant. Pour tout dire, cette feuille ressemblait davantage à un morceau de roseau ramassé par terre mais dont on avait pris la précaution de la nettoyer et de la faire sécher. Il nous parle dans un anglais à couper au couteau. Lorsqu’on commence à vouloir lui répondre parce qu’on a compris vaguement son discours appris par cœur, il fait mine de nous répondre du mieux qu’il peut. Il me signale qu’il n’entend pas correctement en m’indiquant du doigt son appareil auditif. Taiseux ou ultra professionnel voire les deux en même temps, il parle relativement peu. Il est seulement actif pour nous montrer tels ou tels fleurs /plantes/ roches/ cours d’eau/ cascade ou point de passage difficile et dangereux. 

La randonnée est courte mais rapidement on s’enfonce dans la forêt. Je transpire à grosses gouttes.

On voit l’entrée de la grotte. Elle nous avale instantanément. J’ai une légère sensation de froid. Ce n’est pas désagréable. Je crois à ce moment-là que je vais sécher. Grave erreur. Il fait horriblement humide. On avance relativement doucement. On est heureux d’être ici. Il faut faire attention partout où on met les pieds et les mains. De multiples petits arrêts permettent au septuagénaire de nous demander comment nous allons. On lui répond que tout va bien et en se regardant on se demande qui est le plus inquiet. Nous avons peur que le guide nous lâche à l’intérieur. A un moment, on doit passer un pont en bambous. Je suis pétrifiée. Il y a quatre à cinq mètres à franchir. Je mettrai plus de 2 min 30 pour le faire. Le guide est patient. Il est payé pour cela. On fait un petit aller simple avec un léger retour sur nos pas. À un moment, nous sommes obligés de passer en partie dans un espèce de boyau en partie immergé qui relie deux espaces de la grotte. J’arrive tant bien que mal à passer.

Le guide nous demande comment nous allons. On se demande comment va le guide.

On sort de la grotte avec un sourire. On est content d’avoir fait l’activité. J’aurais personnellement aimé qu’elle dure plus longtemps mais cela n’est pas possible. Les chauve-souris à l’intérieur ne nous autorisent pas à rester chez elles plus de quelques minutes. 

On reprend la route à travers la forêt où le guide qui nous demande comment nous allons et pour qui nous sommes inquiets, nous montre des caoutchoutiers à qui on prélève de la sève.

Ensuite, cap encore plus au sud pour LA photo clichée du séjour : le panneau « Ko Lanta National Park ». L’été, en basse saison, le panneau est dans un des restaurants à coté. Le spot est sublime. On fait nos photos comme des kékés.

Et surtout : le chemin pour y aller est une petite aventure. Montées, virages, jungle à gauche, mer à droite. Une île vivante, verte, sauvage. On a eu un vrai coup de coeur pour cette partie sud.

Le soir, retour dans notre quartier. On s’est posés dans un restau en bambou avec coussins à même le sol, curry massaman dans l’assiette, playlist reggae en fond. Simple, mais parfait.

Jour 3 : Flânerie, plage, et énième mangue sticky rice

Troisième jour, plus de planning. On a lu sur la plage, on a négocié mollement une robe sur un stand ambulant, on a changé trois fois d’endroit pour le même smoothie.

Ko Lanta, c’est aussi ça : une ambiance lente, douce, sans prétention. Tu peux faire des excursions en bateau vers les îles alentour, ou du snorkeling, ou visiter les villages de pêcheurs. Nous, on a choisi de ne rien faire. Et franchement, c’était nickel.

Le soir, on est retournés sur la plage pour un dernier coucher de soleil. Des enfants jouaient au foot pieds nus, des chiens creusaient frénétiquement dans le sable, et les lanternes flottaient déjà dans le ciel. Pas besoin de feu d’artifice.

On a quitté Ko Lanta reposés, un peu bronzés, et très contents.

En conclusion ? Si tu veux faire la fête à tout prix, fonce à Phi Phi. Si tu veux voir 45 plages et faire 18 snorkelings en 3 jours, ça se tente. Mais si tu veux respirer, chiller, manger thai les pieds dans l’eau, et peut-être discuter avec un chat sur une terrasse en bois, Ko Lanta c’est le bon choix.

Juste n’oublie pas la crème solaire. Et le sticky rice à la mangue. Ça se mange sans fin, cette bétise.

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