Little Petra : la petite sœur qui mérite qu’on s’y arrête (même si elle est jalouse de la grande)
Si je te dis « Jordanie », tu penses direct à Petra, l’une des 7 nouvelles merveilles du monde, ces ruines nabatéennes nichées dans un canyon digne d’un décor de film. Mais ce que beaucoup ignorent, c’est qu’à une petite dizaine de kilomètres de là se cache une cousine plus discrète, plus sauvage, plus calme : Little Petra, alias Siq al-Barid, « le canyon froid ».




Un endroit qui n’a rien de froid niveau ambiance, mais qui, croix de bois croix de fer, mérite largement ton détour. Voici le récit de ma visite, avec des infos très concrètes pour que toi aussi tu puisses t’y perdre sans (trop) galérer.
📍C’est où, exactement, ce truc ?
Little Petra se situe à 9 km au nord de Wadi Musa, la ville qui sert de base pour visiter Petra. Compte 15 minutes en voiture depuis le centre. Si tu n’as pas de véhicule, tu peux prendre un taxi (entre 10 et 15 JOD aller-retour si tu négocies bien) ou tenter ta chance avec un guide qui peut inclure Little Petra dans un tour complet.
Et bonne nouvelle : l’entrée est gratuite ! (Oui, tu lis bien. Après les 50 à 90 JOD de Petra selon ton pass, ça fait du bien.)
Pourquoi Little Petra c’est intéressant …. mais il faut un guide !
Il y a des endroits comme ça, planqués juste à côté des grandes stars, qu’on oublie, qu’on boude, qu’on survole — à tort. Little Petra, ou Siq al-Barid, c’est exactement ça : la petite sœur de Petra, l’ombre derrière le blockbuster, la première partie d’un concert dont personne ne se souvient vraiment. Sauf que cette fois, on aurait franchement dû mieux écouter.
On y est allés la veille de notre grosse journée à Petra. Et, spoiler : c’était la meilleure décision qu’on pouvait prendre.
Déjà, soyons honnêtes : si tu débarques là sans guide, sans rien avoir lu ou regardé, tu vas te retrouver au milieu de rochers creusés en mode « ok c’est joli, mais euh… c’est quoi ce trou dans le mur ? C’est qui qui vivait là ? Pourquoi c’est plus froid qu’à Petra ? ». Parce que oui, à Little Petra, il n’y a pas un seul panneau. Pas de flèche, pas de panneau explicatif, rien. Si tu n’as pas un humain avec un peu de savoir ou au moins une vidéo YouTube fraîche en tête, tu risques de passer à côté de toute la richesse du lieu.
Heureusement, vu que je suis partie avec Weroad, on avait un guide bédouin, passionné, rigolard, à moitié acrobate sur les rochers, qui nous a balancé en 1h toutes les anecdotes historiques qu’on n’aurait jamais captées seuls. Grâce à lui, on a compris que cet endroit, c’était une halte de caravanes au temps des Nabatéens, un genre de motel 5 étoiles de l’époque, où les marchands posaient leurs dromadaires, se rinçaient à l’ombre, et mangeaient dans des tricliniums (je ne connaissais pas le mot non plus, t’inquiète). Il nous a montré les fresques incroyables dans une salle obscure, perchée en haut d’un escalier taillé à la main. Des grappes de raisins, des anges peints il y a plus de 2000 ans. Je suis restée scotchée : c’est l’un des rares vestiges de peinture antique dans tout le monde nabatéen. Et c’est là, tranquille, dans une grotte que tu ne trouveras jamais sans qu’on te la montre.
Le site est beaucoup plus petit que Petra, évidemment, mais c’est aussi ce qui en fait tout le charme. Pas de foule, pas de file d’attente pour la photo Insta, pas de selfie sticks en embuscade. On était seuls dans certains recoins. On pouvait grimper sur les rochers, se poser à l’ombre, imaginer le tumulte de l’époque. C’est intime, brut, silencieux.
Tu peux facilement y passer 1h à 2h, selon ton niveau d’enthousiasme ou ta capacité à résister à l’appel du thé bédouin (indice : on n’a pas résisté). Sur le chemin du retour, on s’est posés sous une tente, et le guide nous a raconté l’histoire de sa grand-mère, les dîners sous les étoiles, les caravanes de chameaux, la vie dure et belle dans les montagnes.
Et puis le lendemain, on est allés à Petra.
Alors évidemment, Petra, c’est un choc. C’est grandiose. C’est Indiana Jones puissance 10. Mais justement : tout est immense, encadré, bien balisé. C’est presque trop. Et en revenant sur nos pas, on s’est dit : heureusement qu’on avait fait Little Petra AVANT. Parce qu’après, on aurait probablement levé les épaules en mode « meh, mignon mais bon, on a vu le Trésor hier… ».
Ce petit détour, c’est un sas de préparation, une manière douce d’entrer dans le monde nabatéen. Un échauffement. Une mise en bouche. Mais à condition d’y aller avec les bonnes infos.
Mon conseil, si tu veux vraiment apprécier le lieu : va-y avec un guide. Pas besoin de réserver à l’avance, il y en a souvent sur place (ou demande à ton hôtel de Wadi Musa, ils ont tous des contacts). Sinon, mate une vidéo explicative sur YouTube avant d’y aller, ou imprime-toi un petit topo archéo. Parce que sinon, tu risques juste de passer devant une des plus vieilles fresques de Jordanie en mode “ah tiens, c’est sombre ici” avant de rebrousser chemin.
En bref : Little Petra, c’est pas un bonus, c’est un prologue. Et si tu l’abordes comme il faut, il t’offre une lecture toute différente de Petra le lendemain.
Et puis entre nous… un endroit beau, calme, gratuit, avec du thé, de l’histoire, des Bédouins sympas et une ambiance de ruines oubliées ? Il faut quoi de plus ?
Et pour en lire plus :


