🚂 Transsibérien 2025 : Comment on a (quand même) décidé de traverser la Russie en train malgré la guerre, les visas, et les coups de stress

Préparer le Transsibérien en 2025, c’est toute une aventure. On a eu honte de le dire, on a changé 500 fois d’avis. On a chercher des infos qu’on a pas trouvé. On a quand même décider de la faire. Et on le fait … Enfin… on le fait à l’été 2025. Voici tout ce qu’on a dû gérer et la où on en est dans nos démarches

Article mis à jour régulièrement, dernière modification le 9 juin

Départ pour nous le 6 juillet 2025


🧭 SOMMAIRE

  1. Pourquoi on a choisi le Transsibérien en 2025
  2. Le visa russe : initiation au mental de fer
  3. Réserver billets, hôtels et banques russes : ah, l’administration…
  4. Notre itinéraire prévu : Vladivostock– Lac Baïkal, et jusqu’à Moscou(on espère)
  5. Préparer ce voyage mentalement : on a bien dormi… une fois
  6. Matos, check-list et apps utiles
  7. Nos sources, ressources, astuces pour vous éviter nos galères

1. Pourquoi on a choisi le Transsibérien en 2025 ?

“On avait déjà reporté pour le Covid. Trois fois.
Puis la guerre.
Et maintenant ? Maintenant c’est 2025, et on veut vivre avant d’être vieux.”

Le Transsibérien, c’est une légende de voyage, une folie sur rails, un rêve de fratrie.
Avec mon frère, on se l’était promis : un jour, on le ferait. En vrai.
Mais l’histoire récente a préféré tester notre patience :

  • 2020 : annulation cause Covid.
  • 2021 : tentative d’organisation → reconfinement, frontières fermées.
  • 2022 : guerre en Ukraine → sanctions, chaos, on referme la valise.
  • 2023 : “Peut-être que…” → toujours non.
  • 2024 : attente passive et résignation.
  • 2025 : on en a marre d’attendre. On en sait toujours pas si c’est une bonne idée. Je pense avoir des gosses et partir un mois sans eux c’est no way. (One life. On est des débiles. Re one-life) X120 fois

Alors, on s’est dit :
« Tant pis pour les tensions, tant pis pour les banques, tant pis pour les parents inquiets : on traverse la Russie. »

On a bien conscience qu’on ne fera pas Moscou–Pékin. ( Ca ca a été la première concession )
Ni la Mongolie.
Ni les épopées multi-frontières.
Mais on fera le cœur de ce voyage : la Russie, de l’ouest à l’extrême est, sur une voie de chemin de fer qu’on fantasme depuis 10 ans.


2. Le visa russe : initiation au mental de fer

Entrer en Russie, en 2025, c’est comme passer un boss final administratif dans un jeu vidéo un peu communiste.

Si tu pars 15 jours ou moins c’est facile. Internet. 5 jours d’attente et c’est bon. Si tu veux plus, ça se corse. Pour le transsibérien, on a opté pour 3 semaines sachant qu’il y a déjà 6 jours et demi de trajet effectif .

✉️ La méthode simple : Action Visa

On a vite compris que tenter le coup en solo, c’était l’assurance :

  • de s’arracher les cheveux sur un site russe traduit en anglais approximatif ;
  • d’attendre un papier tamponné qui n’arriverait jamais ;
  • de pleurer à la Poste.

Donc on a délégué : Action Visa.
C’est clair, rapide, un peu cher, mais honnêtement ça vaut chaque centime.
On leur envoie les papiers, ils nous renvoient le passeport avec le visa collé dedans.

On a payer 545 euros pour deux avec l’assurance rapatriement, le Voucher et le renvoie de nos passeports en lettres suivis. Ca met 9 jours.

Dans ces 272,50 euros par personne tu as :

  • le visa en lui même
  • le service
  • le Voucher c’est à dire l’invitation de là où tu vas dormir ( ce qui évite de devoir fournir la liste de tous les hôtels où tu dormiras )
  • l’assurance rapatriement ( première fois que j’en prend une mais la je l’ai fait !)
  • le renvoie des passeports à domicile ( Tu peux aussi aller les chercher toi même sur place à Strasbourg ou à Paris

Encore uen fois si tu pars moins de 15 jours, tu n’as pas à faire tout ça, un visa électronique suffit.


3. Réserver billets, hôtels et banques russes, comment faire ?

💳 PAYER EN RUSSIE EN 2025 : QUAND TA CARTE BLEUE EST BLOQUEE PARTOUT

🧊 Avant de partir, on ne s’attendait pas à ce que le plus grand défi du Transsibérien soit… d’acheter un billet.

Et pourtant : nos CB françaises ont été recalées comme des Erasmus bourrés à la frontière biélorusse.

Pourquoi ? Parce que la Russie est (encore) sous sanctions :

  • 💥 Visa, Mastercard, Apple Pay, Google Pay : inutilisables dans le pays
  • 💳 Les cartes émises en Europe ne fonctionnent ni en ligne, ni sur place
  • 🛑 Paypal ? Western Union N’en parlons même pas.
  • 💸 Retirer du cash sur place ? Possible, mais pas avec n’importe quelle carte, et pas partout.

✈️Les billets d’avion le début de la galère …

Dès la réservation des billets c’est corsé, impossible sur Kayak, Syskanner etc. On comprends que TOUT va être compliqué. Notre père nous regarde avec un air désespéré  » Mais qui a élevé ces deux naïfs ? »

Après avoir galéré et c’est un doux euphémisme on trouve un Istanbul-Vladivostock sur Gotogate qui accepte de nous vendre des départs d’Istanbul, de Genève ou de Londres. Zéro départ de l’UE et sur la plupart des sites aucun vol vers ou venant de Russie quand bien même ça serait de la Chine ou au Pérou.
On prend un départ d’Istanbul et on se dit qu’on ira visiter la ville ( encore !)

Billet simple Istanbul-Vladivostock 450 euros.

🚅 Réserver les billets du Transsibérien

On pensait que ça allait être la partie « facile ».
Spoiler : non.

Le site officiel russe RZD (https://eng.rzd.ru/) fonctionne… comme en 2005.

  • L’interface rame
  • La traduction est approximative
  • La plupart des cartes bancaires étrangères sont refusées depuis les sanctions
  • On a décidé qu’on reserverait tout sur place ! On a juste pris le Saint-Petersburg -Talinn ( notre porte de sortie) avec la compagnie BalticShuttle.

🏨Réserver les hôtels : Oubliez « booking » et autres sites américains

Pareil que pour l’avion, très très compliqué de réserver un billet, on fera donc tout sur place. Pour les deux premières nuits on décide de réserver avec le seul site qu’on a trouvé qui propose des nuits en Russie « ZenHotels »

💳L’ultime galère qu’on a pas encore résolu : la CB

Le problème c’est qu’on entends tout et son contraire sur la carte en Russie, la banque A me dis qu’elle passera avec des frais conséquents, la banque B qu’elle ne passera pas.

Tout faire avec du cash? trop risqué surtout pour moi qui ai tendance à tout perdre !

On est en train de commander une carte chinoise qui devrait passer mais pour l’instant Work in Progress ( je mettrais le site régulièrement à jour !)


4. Créer l’itinéraire du Transsibérien, comment faire ?

Créer notre itinéraire pour le Transsibérien, c’est clairement devenu une aventure à part entière. Pas juste tracer une ligne sur une carte. Non. C’était des semaines de Google Maps, de vieilles éditions du Guide du Routard (2018, autant dire époque tsariste), de tableaux Excel qui ne servaient à rien et de grattage de tête intense sur “mais attends, y’a un train ou pas là ?

Vers l’article : Comment faire pour créer un itinéraire ?

Et, évidemment, on a tout fait à l’envers. Deux fois.

🚩 Étape 1 : La version romantique (échec #1)

Au début, on partait dans l’idée simple, poétique, classique :

Moscou ➝ Vladivostok, 9 289 km d’est en ouest, la version “officielle”.

On s’imaginait faire :

  • des arrêts progressifs,
  • des petits cafés à Kazan,
  • des pauses lac Baïkal,
  • une arrivée en fanfare sur le Pacifique.

On avait déjà fait un petit tableau Excel avec des jours “Moscou → Kazan → Ekaterinbourg → Novossibirsk”, etc. On s’imaginait avancer dans le sens du soleil, regarder la Russie se déployer comme un tapis, pleurer de beauté dans le wagon-restaurant.

Spoiler : On avait besoin de 90 jours MINIMUM pour faire tout ce qu’on voulait faire !


🚩 Étape 2 : On inverse tout. L’idée de génie (ou pas)

Un soir, autour d’un riz trop cuit, mon frère lâche :

“Et si… on le faisait à l’envers ? Vladivostok ➝ Moscou ?”

Et là, ça nous semble logique :

  • On part direct à l’Est,
  • On enchaîne les grosses étapes en remontant vers l’Europe,
  • Et on finit sur Saint-Pétersbourg
  • Puis Tallinn, où des amis nous attendent, avec bières et canapés.

➡️ L’itinéraire prend forme. Mieux, il commence à avoir du sens.

Mais évidemment… tout n’est pas si simple.


😵 Étape 3 : Réalité logistique vs poésie d’itinéraire

Quand on commence à caler les trains “longs”, on se rend compte que :

  • Certains trajets sont quotidiens, d’autres non
  • On ne peut pas s’arrêter partout trop longtemps, sinon on flingue le timing
  • Trop d’arrêts = surcharge.
    Trop peu = frustration.

Ajoute à ça :

  • Des durées de train variables (20h, 36h, 7h)
  • Des changements de fuseaux horaires toutes les 2 ou 3 étapes
  • Des plateformes de réservation en russe cryptique

Et t’obtiens une situation qu’on pourrait décrire comme :

“On a eu envie de s’étrangler avec un plan de train imprimé.”


📚 Bonus galère : le Routard 2018, fidèle mais dépassé

On pensait être malins en sortant notre bon vieux Routard Russie 2018.
Pages cornées, stabilo fluo, notes dans les marges : le grimoire du Transsibérien. De toute façon il n’est pas réédité depuis.

Mais dès la deuxième ville (Ekaterinbourg), on tombe sur un :

“Attention, la cathédrale est fermée pour travaux jusqu’à 2019.”

On a ri. Puis on a pleuré.

Spoiler : il est toujours utile pour les grandes lignes, mais on a dû croiser toutes les infos avec des forums obscurs, Google Translate, et une nana sur Instagram qui l’a fait en 2019 et répondait encore aux DM en 2022.


🧠 Comment on a enfin tranché

On a fini par se dire :
“On veut vivre le voyage, pas courir un marathon ferroviaire.”

Donc :

  • On allège les arrêts “bof”
  • On garde les essentiels en passant l’itinéraire dans une passoire plusieurs fois.
  • Et on se prévoit 2 ou 3 étapes longues en train, pour vivre l’expérience de l’intérieur
  • SURTOUT, on se dit qu’on va IMPROVISER sur le tas.

📅 Notre itinéraire final d’est en ouest sur 21 jours – version idéale, donc probablement fausse

JourLieuNotes
J1–J2Arrivée à VladivostokRepos, repérage, check du vrai départ
J3–J5Train jusqu’à Irkoutsk (3 nuits)Immersion totale, wagons, lectures, thé, paysages fous
J6–J8Irkoutsk & Lac BaïkalRepos, nature, auberge, baignade si on ose
J9Train jusqu’à KrasnoïarskVille méconnue, mais pause urbaine sympa
J10–J12NovossibirskGrande ville moderne, pause culturelle, laverie
J13–J14EkaterinbourgFrontière Europe/Asie, ambiance industrielle, borscht
J15–J16KazanMosquées, culture tatare, nuits très longues
J17–J19MoscouClassiques : Kremlin, métro, musée, fatigués mais heureux
J20–J21Saint-PétersbourgApothéose. Belles pierres, Neva, rooftops. Finir en beauté.

Total : 21 jours, 6 à 7 vraies étapes, 3 grosses portions de train.


On a beaucoup remué le truc et surtout : on a accepté que ce ne soit ni parfait ni exhaustif.

🕓 Durée totale prévue : entre 21 jours, avec arrêts de 1 à 3 jours entre les grandes villes et le lac Baikal
🚆 Classes : entre la Platskart (3e classe – open space soviétique) et la 2e classe (compartiment 4 personnes)


5. Préparer ce voyage mentalement : entre excitation et syndrome de Stockholm

La question n’était pas “est-ce que c’est dangereux ?” mais plutôt : “est-ce que c’est raisonnable ?”

On sait qu’on part en Russie à un moment géopolitique complexe.
On sait que ce n’est pas le moment de blaguer aux douanes.
On sait qu’on ne pourra pas faire les malins sur Instagram. ( en plus on l’a pas !)

On ne sait toujours pas si une puce locale va passer dans nos téléphones.

Mais on le fait parce que :

  • On veut traverser un continent en train
  • On veut vivre une expérience que peu de gens font aujourd’hui
  • On veut entendre le roulis des rails en regardant la taïga défiler

Et ça, aucune restriction bancaire ne pourra nous l’enlever.


6. Matos, check-list et apps utiles

Ce qu’on emporte (et ce que vous devriez aussi si vous tentez ça) :

🎒 Check-list matos

Article : Ce qu’il faut toujours avoir dans sa valise
  • Sac à dos type 50L max
  • Vêtements ultra-compressibles
  • Paires de chaussettes de secours (le train c’est moite)
  • Lampe frontale (plafonnier HS 1 voyage sur 2)
  • Chaussons pour les wagons (vous verrez pourquoi)
  • Bouchons d’oreilles (bonjour Platskart)
  • Serviette microfibre
  • Gourde + pastilles purifiantes
  • Applis hors ligne (Google Translate, MAPS.ME, train horaires)
  • Livre. Long. Très long.

7. Ressources utiles, sites fiables, et les trucs qu’on aurait aimé savoir avant

RessourceUtilité
https://eng.rzd.ru/Site officiel des trains russes
https://www.realrussia.co.ukBillets + visas (si accessible depuis France)
https://www.zenhotels.comRéservation hôtels avec paiements non bloqués
Action-visa.comDemande de visa russe ultra simplifiée
Chapka AssuranceAssurance voyage Russie avec certificat pour le consulat
VPN fiablePour accéder aux services bloqués depuis la Russie
Appli YandexUber russe, Google Maps russe, tout-en-un pratique là-bas

Alors si vous aussi vous hésitez, sachez que vous n’êtes pas seuls à flipper et à vous poser la question, mais que ça a l’air faisable, même en 2025, même avec la guerre, même avec le stress.

Les gars du consulat me font même rire à faire semblant de pas comprendre nos questions inquiètes.

Et on vous racontera comment ça s’est passé. Sauf si on reste coincés à Novossibirsk à cause d’une panne de wagon-restaurant.
Ce qui est probable.